Le ministre des finances béninois Romuald Wadagni était hier, lundi 07octobre 2016 devant la 7ème législature au Palais des gouverneurs à Porto-Novo pour présenter aux députés le budget général de l'Etat exercice 2017. Ceci entre dans le cadre des audiences publiques démarrées depuis une semaine et qui devraient conduire au vote du budget.
Du résumé du rapport de présentation du ministre Romuald Wadagni, on retient que la politique budgétaire de l’Etat pour la gestion 2017 s’inscrit dans la poursuite de la maîtrise des dépenses entamées au lendemain de l’alternance politique intervenue le 06 avril 2016 et qui s’est soldée en juillet dernier par la prise d’une loi de finances rectificative. A cette date, la structure du budget de l’Etat ne dégageait pas de véritables marges de manœuvre pour une croissance stable et durable. Le niveau de la dette publique, notamment intérieure faisait presque douter les créanciers de l’Etat de sa solvabilité. Dans le même temps, l’économie était éprouvée par la crise énergétique, le ralentissement de l’activité économique au Nigéria et dans le monde, limitant fortement le dynamisme des recettes de l’Etat. Il était donc plus qu’indispensable pour le nouveau régime d’impulser une politique de rationalisation et de réorientation des ressources aux fins de soutenir l’activité économique. Ainsi, le collectif budgétaire de juillet 2016 a été bâti essentiellement sur une politique de rigueur budgétaire axée sur trois piliers majeurs à savoir : le resserrement de l’architecture gouvernementale et le redimensionnement du périmètre d’activités des services publics ; la revue de la qualité de certaines dépenses publiques et la réorientation des ressources vers des secteurs productifs.
Au regard des résultats probants obtenus de l'exercice de revue des dépenses en 2016, cette politique rigoureuse sera érigée en une règle de gestion. Ainsi, tout comme en 2016, elle sera de mise en 2017 pour permettre de faire davantage face aux besoins sans cesse croissants des populations dans un contexte économique peu favorable. En effet, pour 2017, en sus du Plan d’Actions du Gouvernement (PAG) pour la période 2016-2021 qui a déjà restructuré avec les anciens projets et programmes, la nouvelle option de budgétisation, notamment la revue des dépenses, a constitué tout au long du processus de discussion et d'arbitrage, le socle de la budgétisation des dépenses.
On rappellera que Le projet de loi de finances pour la gestion 2017 s’équilibre en ressources et en charges à la somme de 2 010,586 milliards de FCFA contre 1423,487 milliards de FCFA prévus dans la loi de finances rectificative pour la gestion 2016, en hausse de 41,24%. Les prévisions de recettes brutes du budget de l’Etat pour la gestion 2017 affichent une trajectoire prudente et devraient s’établir à 1 007,725milliards de CFA, en hausse de 6,24% par rapport aux objectifs de la loi de finances rectificative 2016qui se chiffre à un montant de 948,519 milliards de FCFA. Les dépenses budgétaires pour 2017 s’établissent, quant à elles, à 1 697,986 milliards de FCFA, en hausse de 48,90% par rapport à 2016 qui s'élève à 1 140,346 milliards de FCFA.
Kola Paqui