Au conseil des ministres du mercredi 27 septembre dernier, le gouvernement a autorisé la reprise par l’Etat du capital social de la Banque africaine pour l’industrie et le commerce (Baic). La raison évoquée, la Baic serait confrontée à des difficultés opérationnelles pouvant conduire à la cessation de ses activités. L’Etat intervient alors pour éviter un éventuel retrait d’agrément de ladite banque par la Commission de l’Uemoa. Seulement, le mobile de faillite évoqué par le gouvernement pour reprendre cette banque dans le giron de l’Etat est loin de convaincre certaines personnes bien averties du milieu des affaires. Ceci d’autant plus qu’aucune preuve de faillite n’est brandie pour ni par le gouvernement, ni par les institutions monétaires telles que la Bceao. Pour beaucoup, les raisons de cette décision de reprise du capital social de la Baic sont ailleurs. Elles peuvent être trouvées dans l’envie des nouveaux dirigeants de faire main basse sur la Baic, la contrôler pour leurs propres intérêts. C’est surprenant qu’avant cette décision, il n’y a eu aucune alerte sur le fait que cette banque inaugurée par Boni Yayi en novembre 2015 traverse des difficultés au point de courir le risque de perdre son agrément. Si tel est vraiment le cas, les institutions bancaires allaient donner l’alerte par des courriers. Le gouvernement gagnerait à publier de tels courriers, s’ils existent réellement afin de motiver sa décision afin que toute équivoque soit levée quant à l’opportunité d’une telle décision.
Conseil des ministres du 27 Septembre 2017
Autorisation d'acquisition du capital social de la Banque Africaine pour l'Industrie et le Commerce (BAIC).
Le Ministre de l'Economie et des Finances a présenté au Conseil des Ministres,
une communication relative à l'acquisition du capital social de la Banque Africaine pour l'Industrie et le Commerce (BAIC).
La BAIC est actuellement confrontée à des difficultés opérationnelles pouvant conduire à la cessation de ses activités si aucune mesure de redressement n'est prise. La non résolution globale et à temps des problèmes structurels maJeurs pourraIt conduire au retrait de l'agrément de la Banque par la Commission Bancaire de l'Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA).
Au cours de l'Assemblée générale mixte de ses actionnaires, tenue à Paris le 02 juin 2017, et au regard de l'urgence de la situation, il a été décidé, entre autres, de recourir prioritairement à l'Etat béninois comme partenaire pour assurer le redressement de la Banque.
Nonobstant cette situation critique, et vu son bilan au 31 décembre 2016, la BAIC présente un potentiel de rentabilité et de développement susceptible d'être opportunément exploité pour lui redonner vie et rassurer ses partenaires et ses clients.
Au demeurant, notre pays a tout intérêt à éviter les effets néfastes d'un éventuel retrait d'agrément sur les finances publiques nationales et la stabilité économique.
Il est également à noter que le rachat de la BAIC, par l'Etat, et sa dotation d'un système de gestion plus rigoureux, pourront procurer, à terme, des ressources importantes à notre pays.
Le Conseil des Ministres a donc approuvé la commumcation et instruit le Ministre de l'Economie et des Finances, de conclure, au nom et pour le compte de l'Etat béninois, un accord en vue de la reprise, par l'Etat, de la BAIC au prix des fonds propres, et de rendre compte au Conseil de toutes les diligences effectuées à cet effet.
L' objectif de l'Etat n'est pas de s'approprier définitivement de cette banque. Il pourra se désengager d'ici quelques années, avec une plus-value bénéfique pour l'économie nationale.